Informations syndicales
Enquêtes du SNUDI-FO 35 sur la crise du COVID
Nos enquêtes portant sur la période du confinement sont closes.
La première, relative à la situation des écoles, confirme que les enseignants se sont fortement mobilisés pour aider à la gestion de la crise :
- 74 % des écoles qui ont répondu à notre enquête ont accueilli des élèves pendant le confinement (6,6 élèves/école en moyenne) ;
- 91 % des enseignants ont été volontaires pour accueillir des enfants de personnels indispensables à la gestion de crise.
Si les personnels se sont engagés, c’est bien souvent au péril de leur santé puisque :
- les gants n’étaient disponibles que dans 57 % des écoles ;
- les masques dans 48 % d’entre elles ;
- 13 % des écoles n’avaient même ni savon ni gel hydroalcoolique.
Par ailleurs, des cas de covid 19 (confirmés ou non) ont été suspectés chez des enfants ou du personnel de l'école dans 61 % des écoles.
Dans leurs remarques, les enseignants ont également fait part :
- d’un fort stress engendré par l’impossibilité de faire respecter les gestes barrière aux petits, la perspective de la réouverture de leur école... ;
- de la surcharge de travail quand il fallait accueillir des élèves à l’école et en même temps assurer la continuité pédagogique pour sa classe, charge encore accrue pour les directeurs ;
- de lacunes dans les mesures d’hygiène (ménage et désinfection insuffisamment assurés, voire même totalement absents) ;
- de l’absence de réponse de la part de certains IEN quand ils étaient consultés sur des situations problématiques.
La seconde enquête, qui concernait les conditions de travail pendant le confinement, montre que le télétravail a été source de difficulté pour 92 % des collègues : l’origine de cette difficulté n’est pas à rechercher dans une insuffisante maîtrise de l’outil numérique (seuls 8 % y ont été confrontés) mais dans des problèmes matériels (mis en avant par 33 % des enseignants) et surtout organisationnels (75 % des collègues en ont souffert) :
- temps de travail illimité ;
- gestion de plusieurs taches en parallèle (relations avec les parents, préparation de la classe, autoformation, gestion des problèmes techniques, préparation de la réouverture, concertations…),
- non respect de sa quotité horaire de service (nombre d’enseignants à temps partiel ont effectué un temps plein pendant le confinement).
Près d’un enseignant sur 5 estime que le télétravail a eu un impact sur sa santé (physique ou psychique).
Face à ces difficultés, c'est la solidarité entre collègues qui a permis de faire face à la crise : 83 % des enseignants ont trouvé de l’aide auprès de l’équipe de l’école alors que seuls 16 % estiment avoir été soutenus par leur IEN. Dans 8 % des cas, les collègues estiment même avoir subi des pressions.
Le SNUDI-FO interpellera l’administration à ce propos lors d’un prochain CHSCT :
- l’état employeur doit garantir la santé et la sécurité de ses personnels ;
- les personnels doivent pouvoir être soutenus et aidés ;
- des solutions doivent impérativement être mises en œuvre pour éviter stress et surcharge de travail ;
- le télétravail doit se faire dans le respect de la législation en vigueur.
Nous invitons tous les collègues à répondre à notre nouvelle enquête sur la situation des écoles depuis le début du déconfinement.
Lignes directrices de gestion : nouvelle offensive gouvernementale contre les statuts et les syndicats
Dans un contexte d’offensives tous azimuts contre les statuts des personnels de l’Éducation nationale, la DGRH a convoqué le 3 juin 2020 les organisations syndicales pour présenter les lignes directrices de gestion (LDG) en ce qui concerne la carrière des personnels. Il s’agit du deuxième volet de l’application dans l’Éducation nationale de la Loi sur la Transformation de la Fonction Publique après celui sur la mobilité des personnels.
Le ministre souhaite déposséder les CAP, garantes de la transparence des promotions, de leur compétence de contrôle sur les opérations de carrière. Le projet de LDG insiste sur le caractère indicatif du barème, au profit de critères opaques tels que la diversité des parcours ou l’implication au profit de l’institution. Et, contrairement à ce qui avait été annoncé, le projet écarte toute possibilité de recours administratif appuyé par les organisations syndicales. On voudrait les faire disparaître qu’on ne s’y prendrait pas autrement !
En outre, le projet contient un volet accompagnement qui met en place un continuum de formations (exit la formation continue basée sur le volontariat) pour peser sur les carrières tout en se débarrassant de la liberté pédagogique des enseignants.
Enfin, ces LDG ne garantiront en rien une carrière développée sur deux grades.
Au moment où le gouvernement tente de calmer la colère par l’aumône de quelques primes à géométrie variable, au moment où le ministre Blanquer veut reprendre les discussions sur la pseudo-revalorisation des enseignants, ce texte n’est inacceptable.
La FNEC FP-FO revendique :
- l’augmentation des salaires pour tous et pas des primes,
- le maintien des statuts et le respect des missions qui y sont rattachées,
- la création de tous les postes nécessaires,
- l’abrogation de la loi dite de « transformation de la Fonction publique ».
* Lire le communiqué de la FNEC-FP FO
Compte rendu de la CAPD du 4 juin
Elle portait sur :
- la liste d'aptitude au professorat des écoles
- les congés de formation
- l'avancement à la hors classe 2020
* Lire le compte-rendu de la CAPD
Prélèvement des jours de grève contre le projet de réforme des retraites
L’administration a annoncé en CAPD du 4 juin que toutes les journées de grève seront prélevées en une seule fois, soit en juillet, soit en août.
Le mois sur lequel s’ effectuera le prélèvement reste incertain. La DSDEN s’aligne sur une réglementation nationale. Auparavant, les prélèvements étaient étalés par « bienveillance ». De toute évidence, le gouvernement a voulu y mettre fin, en prélevant en une fois jusqu’à la quotité saisissable.
Crise sanitaire, crise sociale et démocratique : Force Ouvrière réagit
Vendredi 12 juin
rassemblement interprofessionnel
à 13 heures, place de Bretagne à Rennes
Alors que le gouvernement a autorisé la réouverture des commerces, des bars, des parcs d'attraction... il maintient l'interdiction des rassemblements de plus de 10 personnes. Dernière la crise sanitaire, c'est une crise sociale mais aussi démocratique qui se profile : réforme des retraites, que Monsieur Macron veut remettre sur l'établi, d'ici un mois, plans de licenciements, accords dits de performance permettant la baisse drastique des salaires et l'augmentation du temps de travail, poursuite de la casse des services publics, des statuts, menaces sur la sécurité sociale, sur les libertés publiques, dont celle de se rassembler et de manifester !
Pour Force Ouvrière, contrairement aux envolées de Monsieur Macron, le monde d'après ressemblera furieusement à celui d'avant, en pire, si on laisse faire.
Force Ouvrière ne l'accepte pas. Ce rassemblement sera un premier acte de résistance, de réinvestissement interprofessionnel de la rue, peut-être modeste, mais responsable et déterminé, au moment où le pouvoir voudrait voir disparaître les syndicats.
Personnels hospitaliers en grève le 16 juin : leurs revendications sont les nôtres !
Rassemblement à l'appel des personnels hospitaliers,
rejoints par les Unions départementales FO et CGT,
de la FSU et la FSE
mardi 16 juin
11h00 Rue d'Isly à Rennes
La crise sanitaire que nous vivons a montré l’ampleur des dégâts causés par des décennies de destruction des services publics, notamment celui de santé, sacrifiés sur l’autel des profits. Si nous laissons faire, le « jour d’après » sera pire que le « jour d’avant » : davantage pour les profits des entreprises, au détriment de la population.
Les professionnels de santé ont bien compris qu’ils n’obtiendront pas satisfaction sans construction d’un rapport de force. Le 16 juin, un arc large d’organisations syndicales appelle à une mobilisation d’ampleur. La santé est une question qui touche l’ensemble de la population.
Par ailleurs, la santé n’est pas le seul service public qui a subi des attaques successives ces dernières décennies. Dans le service public d’éducation, la crise sanitaire est pour le ministre Blanquer une opportunité pour accélérer sa politique de la territorialisation et de désengagement de l’État : proposition d’une fonction de directeur d’école, généralisation du dispositif 2S2C...
Enfin, les mesures prises par le gouvernement en application de « l’état d’urgence sanitaire » remettent en cause les libertés de manifester et de se réunir, permettant au gouvernement d’amplifier une politique répressive et liberticide.
Dans ce contexte, la FNEC-FP FO exige :
- des moyens et la création de postes supplémentaires pour renforcer l’Ecole, la même pour tous;
- l’abandon du dispositif 2S2C et du projet de loi créant la fonction de directeur d’école supérieur hiérarchique ;
- l’abrogation de la réforme du baccalauréat et du lycée, des E3C, du dispositif Parcoursup ;
- l’augmentation des salaires dans le cadre d’une revalorisation indiciaire ;
- la levée de l’état d’urgence sanitaire, le maintien de la liberté de réunion et de manifestation, le respect des droits syndicaux, l’arrêt des procédures disciplinaires.
Avec la Confédération générale du travail Force Ouvrière, la FNEC FP-FO sera aux côtés des personnels de la santé le 16 juin, mobilisés pour obtenir satisfaction sur toutes les revendications.
Elle appelle les personnels à se réunir à établir les revendications et à s’opposer aux mesures gouvernementales qui, sous prétexte de virus, détruisent les droits et les acquis.
* Lire le communiqué de l’intersyndicale éducation FO–CGT–SUD
* Lire le communiqué de la FNEC-FP FO
* Lire le communiqué de FO
Vacances apprenantes de Blanquer : un pas de plus vers la casse de l'école et des statuts
Samedi 6 juin, Jean-Michel Blanquer a dévoilé son dispositif vacances apprenantes pour "que tous les enfants puissent partir et s’amuser tout en rattrapant une partie de ce qui n’a pas pu être fait pendant l’année scolaire". Le ministre de l'éducation nationale envisage donc sérieusement que des écoles ouvertes, colonies de vacances et accueil de loisirs se substituent à l'école de la République, tout du moins pour les publics prioritaires ciblés. Que l'éducation ne revête plus de caractère national ne semble pas poser de problème.
Parmi les mesures annoncées, le ministère prévoit d'élaborer et de mettre à disposition via le CNED des contenus pédagogiques à l'intention des différents dispositifs et des familles. Comme nous l'avions prédit, la continuité pédagogique aura été une véritable aubaine pour tester et mettre en place des outils maintenant pleinement opérationnels pour se substituer tout à fait naturellement à l'école. Il est clair que le ministère persiste dans sa volonté de destituer les enseignants de leur expertise en faisant croire que tout un chacun peut s'improviser professeur ou que l'enseignement à distance peut remplacer le travail mené en classe. Une proposition de loi vient d'ailleurs d'être déposée pour tenter de rendre l'enseignement à distance obligatoire dans les écoles, les collèges et les lycées, risquant ainsi d'imposer rapidement cette pratique dans le cadre réglementaire.
D'autre part, en confiant des missions d'enseignement aux centres de loisirs et aux colonies apprenantes, qui devront mettre en place "des activités pédagogiques qui permettront aux enfants de renforcer savoirs et compétences dans la perspective de la rentrée prochaine", le ministère brouille un peu plus les frontières entre le scolaire et les loisirs et contribue à vider l'école de sa substance de manière inédite. Selon le Café Pédagogique, il s'agira de " travailler les compétences fondamentales à la réussite : compréhension de textes lus par les enfants ou adolescents ou qui leur ont été lus; expression de leurs pensées à l’oral et à l’écrit dans une langue correcte et claire". Plutôt que de donner les moyens à l'école pour qu'elle puisse remplir pleinement ses missions, le ministère préfère donc financer des mesures palliatives ne s'adressant qu'à une petite partie des élèves, en confiant l'enseignement à des structures dont ce n'est pas la fonction, en dehors de tout cadre, poursuivant ainsi son œuvre de casse de l'école publique.
Pour finir, on ne pourra être que stupéfaits que le ministre s'enorgueillisse de proposer des écoles ouvertes "buissonnières" en campagne ou en bord de mer, en annonçant tout naturellement que 10 000 enfants pourront être pris en charge… par la fédération nationale du scoutisme français ! (Dont on rappelle qu'elle regroupe bien sûr des associations confessionnelles)
sources :
http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2020/06/08062020Article637271990808517553.aspx
https://www.education.gouv.fr/ete-2020-des-vacances-apprenantes-pour-un-million-d-enfants-303933