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Compte rendu de l’audience intersyndicale : vers une précarisation pérenne de l’emploi des professeurs des écoles ?

L’intersyndicale départementale SNUDI FO, SNUipp FSU, SE UNSA, CGT Educ’action, Sud Education a été reçu le jeudi 10 décembre par le DASEN à propos du recrutement de contractuels dans le premier degré. Ce sont 33 personnes, titulaires de master, ayant pour la plupart passer le concours qui ont été recrutées pour, selon le DASEN, faire face à la pénurie conjoncturelle de personnels, en lien avec la situation sanitaire.

Les syndicats, notamment le SNUDI FO, ont rappelé que rien n’indique, au contraire, qu’il ne s’agit pas de la part du ministre d’une volonté durable de précariser l’emploi dans l’Education Nationale. En attestent la baisse des postes au concours (- 1 000 en 2021) et l’absence d’anticipation de la situation de pénurie, pourtant parfaitement prévisible. Pour l’intersyndicale, c’est inacceptable : elle a rappelé au DASEN son exigence de recrutements statutaires, sur liste complémentaire, ou par ineat (aucun n’a été prononcé depuis l’été !).

Les syndicats ont également dénoncé les conditions d’affectation des personnes recrutées sur des contrats de trois mois (voir ci-dessus). Le DASEN assume ce choix. Le SNUDI FO lui demande de faire en sorte de ne pas renouveler, dans le cas de nouveaux recrutements, ou de nouvelle affectation, les désordres occasionnés par son choix dans les écoles le 7 décembre.

A l’issue de l’audience, nous avons la garantie, demandée par le SNUDI FO, que les contrats de trois mois ne seront pas interrompus. Qu’en cas d’interruption des remplacements commencés le 7 décembre, les personnes se verront attribuer immédiatement une nouvelle mission. L’intersyndicale demande que les contrats puissent être prolongés jusqu’à la fin de l’année scolaire, que les personnes ayant passé le concours soient immédiatement stagiairisés, que les autres puissent l’être à la rentrée 2021.

Lire le communiqué intersyndical

Après la garderie nationale, l'école buissonnière nationale
Le premier ministre affiche son mépris pour l'école et ses personnels

Suivant une recommandation du conseil scientifique, le premier ministre Jean Castex vient de déclarer que les élèves seraient autorisés à ne pas se rendre à l'école jeudi et vendredi.

Quel est l'intérêt sanitaire d'autoriser l'école buissonnière pour les deux jours précédant les vacances quand depuis des semaines les élèves sont accueillis dans des conditions sanitaires plus que douteuses, que le SNUDI FO n'a cessé de dénoncer ?

Les personnels ont été soumis à rude épreuve pour assumer leurs missions, garantir la continuité du service public, en particulier l'obligation scolaire, et en quelques mots au micro d'une radio privée, le premier ministre balaie le travail acharné, les souffrances des personnels de l'Education Nationale. Quelques mots qui résument toute la reconnaissance, la considération de ce gouvernement pour l'Ecole, ses valeurs et ceux qui les font vivre.

Comment s'étonner que l'hommage à Samuel Paty ait été réduit à une odieuse opération de communication du ministre Blanquer ? Comment s'étonner du Grenelle de l'Education, cette escroquerie qui entend échanger petite monnaie contre casse des statuts ?

Ainsi, encore une fois, on peut parler avec la plus grande légèreté de l'école, en faisant fi de la désorganisation, du surcroît de travail que ces propos irresponsables vont engendrer immanquablement. Une note va être adressée aux recteurs, paraît-il, peut-être y aura-t-il rétropédalage. Mais le mal le plus profond est fait, le message adressé, qui ne s'effacera pas de sitôt est limpide : parents, vous décidez, l'école importe peu, son obligation encore moins. D'ailleurs, qu'y fait-on, deux jours avant les vacances ?

Le SNUDI FO 35 s'adresse au Recteur et au DASEN pour dénoncer les propos irresponsables du premier ministre et exiger le respect de l'obligation scolaire pour tous les élèves.

Lire le courrier au recteur