Informations syndicales
Exigeons des postes, des moyens et des mesures de protection effectives pour la réouverture des écoles !
Après plus d’un an de crise sanitaire, l’histoire se répète. Les enseignants découvrent une nouvelle décision de fermeture des écoles ainsi qu’une modification du calendrier des vacances par voie de presse, sans aucune consultation ni information préalable des organisations syndicales.Les annonces présidentielles les somment à nouveau de mettre en place en toute hâte et pour quelques jours la "continuité pédagogique", en dehors de tout cadre réglementaire.
Qu’a fait le gouvernement pendant plus d’un an pour éviter cette situation ?
La destruction de l’hôpital public a continué sa marche forcée, les fermetures de lits se sont poursuivies, et le président ose encore demander un effort aux personnels soignants exsangues après plus d’un an de crise sanitaire.
La casse de l’école publique s’est poursuivie, l’exécutif se refusant à débloquer les moyens nécessaires pour alléger les effectifs et assurer les remplacements.Les 700 millions d’euros de budget non utilisés que vient de rendre le ministre de l’Education nationale à Bercy sont une belle illustration du cynisme du gouvernement.
Depuis un an, aucune mesure n’a été prise pour véritablement assurer la protection des personnels et des élèves. Depuis un an, le ministère oppose sa doctrine aux faits scientifiques. Les masques jugés tout d’abord inutiles, les élèves considérés comme non contaminés et non-contaminants. L’administration qui s’évertue à marteler que les contaminations n’interviennent qu’en dehors de l’école, en dépit de tout élément de preuve. La définition et la gestion des cas contacts par l’ARS, qui s’appliquent partout et pour tout le monde… sauf dans les écoles, où on peut apparemment se payer le luxe d’attendre la multiplication des cas pour éventuellement se pencher sur la possibilité de réagir. L’indécence du ministre allant jusqu’à fanfaronner que « les professeurs font partie des catégories professionnelles les moins contaminées ». Facile, quand on ne réalise aucun suivi épidémiologique de ses personnels, ce qui est pourtant une des prérogatives de la médecine de prévention face à un risque sanitaire, obligation dont s’affranchit ostensiblement l’État. Encore plus facile quand les études se basent sur les données des cas contacts remontés par l’assurance maladie. Et que justement, on évite le plus possible qu’ils soient considérés comme tels grâce au fameux protocole de gestion des cas spécifiques aux écoles, décidément bien pratique (voir les études COMCOR de l’Institut Pasteur). Les protocoles sanitaires se succèdent, que le ministre annonce toujours plus renforcés, mais qui ne garantissent en rien la sécurité des personnels et des élèves. Toujours plus intenables, ils ne servent au ministre qu’à se dédouaner de ses obligations de protection et à reporter la responsabilité de leur mise en œuvre sur les équipes enseignantes, épuisées.
Rien n’a été fait pour empêcher cette fermeture. Le gouvernement, sa gestion désastreuse de la crise, et des années de destruction des services publics en sont pleinement responsables. Et comme il y a un an, nous voilà de nouveau face à une décision totalement improvisée. C’est dans l’urgence, dans l’attente d’informations parvenues au dernier moment, que les équipes ont dû organiser, et seulement pour 3 jours et demi, les réponses aux demandes des parents.
Le SNUDI-FO 35 exige :
- Un plan d’urgence de recrutement massif et immédiat d’enseignants pour réduire effectifs des classes et répondre à tous les besoins de remplacement, notamment par le recrutement de tous les candidats inscrits sur les listes complémentaires et la prolongation jusqu’à la fin de l’année puis titularisation des contractuels recrutés.
- La protection effective des personnels et des élèves : masques, tests, entretien et équipement des locaux, gestion des cas contacts, vaccination des personnels volontaires, recrutement de médecins de prévention et de personnel infirmier pour permettre le suivi médical des personnels et la mise en œuvre des mesures sanitaires.
* Lire le communiqué national du SNUDI FO
* Lire le communiqué de la FNEC-FP FO
Continuité pédagogique, accueil des enfants prioritaires, garde d’enfant
- Le SNUDI-FO 35 rappelle que contrairement aux injonctions ministérielles, aucune continuité pédagogique ne peut être exigée. Le télé-travail est réglementé. Il ne peut être imposé et repose sur le volontariat et la fourniture du matériel nécessaire par l’employeur. Les textes réglementaires régissant le travail à distance dans la fonction publique excluent même l’enseignement des activités éligibles au télétravail. Pour cette raison, les collègues vulnérables qui en avaient fait la demande se sont vus refuser le télétravail depuis le mois de septembre et ont été placés en autorisation spéciale d’absence.
Lors du premier confinement, les enseignants ont pu faire l’expérience du travail en distanciel qui a conduit certains collègues à l’épuisement, au burn-out. Certains qui ne souhaitaient pas s’y engager ont subi des pressions, de la part de leurs collègues, de la hiérarchie, de parents. Le ministre a non seulement fait croire aux familles que l’enseignement à distance pourrait remplacer le travail habituellement mené en classe, mais ce précédent a également permis au ministère d’imposer et de généraliser l’utilisation des outils numériques, jusqu’à proposer de rendre l’enseignement à distance obligatoire dans une proposition de loi.
Le volontariat doit donc être respecté et rien ne saurait justifier le non-respect de la réglementation, surtout pas une situation prévisible de longue date et qui n’a fait l’objet d’aucune anticipation.
- L’accueil des enfants de personnel prioritaire repose lui aussi sur le volontariat. Il s’agit bien de garderie et non d’école. Aucune pression ne doit être exercée sur les collègues pour obtenir leur présence.
- Les personnels doivent bénéficier d’une autorisation spéciale d’absence (ASA) pour leur permettre de garder leur enfant. Il s’agit d’une autorisation d’absence, aucun travail ne doit donc être exigé.
- Nous appelons tous les personnels à refuser les pressions. Avertissez-nous en cas de problème. Nous soutiendrons tous les collègues.
- Signalez les dysfonctionnements et incidents. N’hésitez pas à renseigner le registre santé et sécurité au travail en adressant une copie au syndicat pour toutes les situations impactant vos conditions de travail, votre sécurité ou votre santé (y compris psychologique).
Pour remplir le registre SST dématérialisé :
Suivre le lien vers l'application ARENA : https://portail.ac-rennes.fr/arena/pages/accueill.jsf
Choisir la rubrique "Intranet, référentiels et outils dans le bandeau de gauche".
Puis "Registre santé et sécurité au travail (RSST)" dans la partie droite.
Cliquer ensuite sur "ajouter un nouveau signalement".
CHSCT du 16 mars : quand le silence de l’administration devient une habitude
Le 16 mars dernier s’est tenu le CHSCT départemental, qui ne s’était pas réuni depuis le 15 décembre. Alors ce 16 mars, un point concernant le Covid est bien évidemment à l’ordre du jour, et les questions nombreuses. Le secrétaire général a feint de s’étonner du nombre de questions concernant la situation sanitaire. Il s’emporte, même : Impossible de répondre à des questions aussi nombreuses et précises ! Il n’est pas entouré des experts pouvant apporter les réponses. Nous avions pourtant anticipé cette éventualité en transmettant des questions détaillées à soumettre à l’ordre du jour un mois avant la tenue de cette instance.
Quant aux réponses que nous avons reçues à la suite de ce CHSCT, elles brillent par leur imprécision, quand les questions ne sont pas tout simplement ignorées. Il aura pourtant fallu 15 jours à la direction académique pour les produire.
Nous dénonçons ces refus répétés de l’administration de répondre aux questions des personnels qui constituent une entrave au fonctionnement de l’instance et nous ne manqueront pas d’appeler les personnels à se mobiliser pour exiger des réponses.
L’incapacité de répondre à nos questions sur le suivi médical des personnels, le suivi de la circulation du virus dans les établissements, la pertinence des tests utilisés, le bilan des campagnes de test passés, l’organisation des tests futurs nous semble révélatrice des manquements et de l’irresponsabilité du ministère en matière de protection des personnels.
* Lire le compte rendu du CHSCT du 16 mars
* Lire la déclaration de la FNEC-FP FO
* Lire les « réponses » écrites de la direction académique
Report de la journée d’action des AESH et des enseignants prévue le 8 avril
En réponse à l’obstination du ministre qui refuse de s’engager vers une amélioration des conditions d’emploi des AESH et en réponse à la dégradation de leur mission depuis la création des PIAL, les organisations SNFOLC 35, SNUDI FO 35, CGT éduc’action 35, SUD éducation 35, la CNT 35 et FSU 35, appelaient les personnels à la grève le 8 avril, journée de grève nationale unitaire. A la demande des personnels, l’intersyndicale départementale s’oriente vers un report de la journée d’action prévue le 8 avril à une date ultérieure, dès que les conditions le permettront.