Grève nationale jeudi 28 mars 2013

Publié le par SNUDI-FO 35

JEUDI 28 MARS 2013
GRÈVE NATIONALE
A L'APPEL DES FÉDÉRATIONS *

FNEC FP FO - FERC CGT - SUD EDUCATION - CNT

POUR

- L'ABROGATION DU DÉCRET SUR LES RYTHMES SCOLAIRES
- L'ABANDON DU PROJET DE LOI DE REFONDATION DE L’ÉCOLE
- L'OUVERTURE DE NOUVELLES NÉGOCIATIONS SUR LA BASE DES REVENDICATIONS DES PERSONNELS

Pourquoi la grève ?

Après les centaines de rassemblements, les milliers de signatures de pétitions,

Après le 12 février, où plus de 60 % des enseignants du premier degré étaient en grève pour dire leur refus de l'allongement du temps de présence, de la territorialisation de l'école, de la confusion des temps scolaires et péri-scolaires,

Alors que la majorité des organisation syndicales (FSU, FO, SUD, CGT, SNALC), représentant 67.75% des personnels ont voté contre le décret sur les rythmes scolaires au Conseil Supérieur de l'Éducation du 8 janvier,

Alors que la plupart des municipalités refusent de mettre en place la réforme des rythmes à la rentrée 2013,

Alors que les revendications prioritaires des enseignants  (abaissement des effectifs par classe, remplacement des maîtres absents, suppression de l'aide personnalisée, rétablissement des RASED, augmentation des salaires) ne sont pas satisfaites,

Le ministre reste sourd et maintient ses réformes.

Pour les fédérations FNEC FP FO, FERC CGT, SUD Education, CNT, ce n'est pas acceptable. Le ministre doit entendre les personnels, il doit abandonner ses réformes et engager de nouvelles discussions, en prenant en considération les revendications des personnels.

Pourquoi La FNEC FP FO revendique-t-elle l'abrogation du décret ?

Parce qu'il n'y a pas d'autre solution : un décret, s'il n'est pas abrogé, s'applique, dans son intégralité ! Il n'y a pas de voie médiane. La réécriture du décret que revendique la FSU suppose son abrogation, non un simple report. Alors disons-le clairement !

Dégradation des conditions de travail, éclatement de l'école publique en une myriade d'établissements aux fonctionnements différents, aucune réponse apportée aux revendications des personnels : pour la FNEC FP FO, le décret sur les rythmes scolaires, tel qu'il a été publié par Vincent PEILLON, ne doit pas s'appliquer !

Dans son article 2, le décret indique que la semaine scolaire est « répartie sur neuf demi-journées ». Cela signifie donc pour les personnels qu’ils vont devoir se rendre sur leur lieu de travail un jour de plus chaque semaine, ce qui va entrainer de nouveaux frais (garde d’enfants, frais de transport), au moment où le salaire des enseignants, comme celui de tous les fonctionnaires, baisse en application de la réforme des retraites 2010, et du blocage du point d’indice depuis plusieurs années.

Toujours dans son article 2, le décret stipule que « les heures d'enseignement sont organisées les lundi, mardi, jeudi et vendredi et le mercredi matin, à raison de cinq heures trente maximum par jour et de trois heures trente maximum par demi-journée. » et que « la durée de la pause méridienne ne peut être inférieure à une heure trente. »

Les heures d’enseignement quotidiennes ne sont donc plus fixées nationalement, ce qui laisse la porte ouverte à  des  fonctionnements à géométrie  variable.

L'intérêt des élèves, tant mis en avant par les zélateurs de la réforme, serait donc variable d'une commune à l'autre, d'un "territoire" à l'autre. Par ailleurs, le décret laisse la porte ouverte à l’allongement de la pause méridienne, unanimement condamnée par les enseignants et les parents d’élèves, mais que nombre de communes envisagent pourtant comme le dispositif le plus simple, ou le plus économique, à mettre en place, à commencer, et ce n'est pas rien, par la ville de Rennes.

Le  décret  poursuit :  « Le directeur  académique  des  services  de  l'éducation  nationale  agissant  par délégation du recteur d'académie arrête l'organisation de la semaine scolaire de chaque école du département dont il a la charge, après examen des projets d'organisation qui lui ont été transmis et après avis du maire ou du président de l'établissement public de coopération intercommunal intéressé. »
Si  le  Directeur  académique  décide  de  l’organisation  de  la  semaine,  il  le  fait  après  avis  des  conseils d’école et des élus locaux. Dans le département, le DASEN a déjà indiqué qu'il "ne se mettra pas les maires à dos". En laissant les élus locaux faire des propositions d’organisation de la semaine scolaire, l’école risque de se retrouver au centre de pressions et d’enjeux locaux. Les écoles auront donc des horaires et des fonctionnements différents selon la commune ou le « territoire » sur lequel elles se trouvent.

Ce n’est plus l’école de la République. L'Éducation n’est plus nationale.

Le décret indique plus loin : « Le directeur académique des services de l'éducation nationale peut donner son accord à une dérogation lorsqu'elle est justifiée par les particularités du projet éducatif territorial et que l'organisation proposée présente des garanties pédagogiques suffisantes. »
Pour la FNEC-FP FO, aucun projet éducatif territorial ne peut justifier une dérogation. En quoi les élèves auraient des besoins physiologiques différents à Lyon, Dunkerque ou Perpignan ?
C’est la porte ouverte à une déréglementation qui aboutit à remettre en cause l’égalité en droit des citoyens, et le caractère national de l’enseignement public républicain.

Enfin, le décret prévoit que : « Des activités pédagogiques complémentaires sont organisées par groupes restreints d'élèves :

1) Pour l'aide aux élèves rencontrant des difficultés dans leurs apprentissages.

2) Pour une aide au travail personnel ou pour une activité prévue par le projet d'école, le cas échéant en lien avec le projet éducatif territorial. »

Ainsi,  la  possibilité  existe  que  le  projet  éducatif  territorial,  élaboré  par  les  collectivités  territoriales, détermine une partie des obligations de services des enseignants, fonctionnaires d’État , et plus grave de leur contenu.

Les personnels sont des fonctionnaires d’État, et non des employés des collectivités territoriales. Toute dérive confondant les activités scolaires et les activités péri-scolaires doit être fermement condamnée par les défenseurs de l’École républicaine que nous sommes. Nous ne voulons pas de la double tutelle État-collectivités sur nos missions et nos conditions de travail. Nous voulons rester fonctionnaires d’État.

 

* Télécharger l'Appel des Fédérations