INFORMATIONS SYNDICALES
10 milliards d'économie et une nouvelle avalanche de suppressions de postes
10 milliards de coupes supplémentaires au budget !
Des milliers de postes encore à supprimer cette année ? ça suffit !
Bloquons-les !
La traduction budgétaire des déclarations du ministre de l’économie Bruno Le Maire, annonçant un plan d’économie sans précédent de 10 milliards d’€ sur le dos des services publics et des personnels n’a pas tardé.
Les décrets qui mettent en œuvre et déclinent ces annonces par mission, programme et dotation sont parus mercredi 21 février 2024 au Journal Officiel.
Une nouvelle saignée en cours d’année d’une violence inouïe pour l’Enseignement et la Culture !
A l’Éducation nationale : - 692 millions !
Pour les écoles cela correspond à 138 millions en moins, dont 131 millions pour les postes et qui se traduiront par 2600 nouvelles suppressions de postes ;
Pour les collèges et lycées ce sont 123 millions dont - 87 millions sur le titre 2 (soit 1740 postes supprimés) ;
Pour les services déconcentrés (Rectorats, DSDEN, circonscriptions) ce sont 61 millions en moins
Pour les postes de CPE, AED, AESH, médecins, infirmiers… ce sont 164 millions en moins.
Dans l’Enseignement supérieur et la recherche : - 904 millions !
A la Culture : - 204 millions !
Au Sport, à la Jeunesse et la Vie associative : - 180 millions !
Et comment le ministère compte-t-il s’y prendre ?
Une nouvelle carte scolaire est-elle à prévoir dans les semaines à venir ?
Les postes principalement impactés alors que les personnels n’en peuvent déjà plus
Des milliers de postes sont menacés, alors que les personnels se mobilisent déjà depuis des semaines, au côté des parents d’élèves et des élus locaux contre les milliers de classes qui ferment, contre les mesures du choc des savoirs qui ponctionnent les faibles moyens et crée le chaos dans les établissements, contre l’austérité salariale et le gel du point d’indice, contre la politique de l’inclusion systématique et forcée et l’acte 2 de l’école inclusive qui remet en cause le droit pour les élèves de pouvoir bénéficier d’un enseignement adapté (23 000 notifications ne sont pas respectées selon l’aveux même de M. Attal)…
Pour l’École, l’Hôpital, les services publics… l’austérité. Les milliards pour la guerre et les actionnaires !
Ce plan d’austérité d’une violence inouïe envers l’Ecole publique intervient au lendemain des annonces du président Macron d’envoi de 3 milliards d’armes en Ukraine. Le ministre des armées, S. Lecornu déclarait il y a quelques mois : « La guerre en Ukraine est une formidable opportunité pour l’industrie française. »
Distribution de kits prétendument « pédagogiques »
relatifs aux Jeux Olympiques : de qui se moque-t-on ?
Dans le cadre des 10 milliards d’€ d’économies annoncés par le gouvernement, une saignée inédite est programmée dans les écoles publiques avec de nouvelles suppressions de postes à hauteur de 138 millions d’€. Celles-ci vont se rajouter aux 650 postes déjà supprimés pour la rentrée scolaire 2024 et aux multiples fermetures de classes ayant eu lieu dans les départements en dépit de la résistance des personnels et des parents d’élèves.
D’autre part, le ministre de la Transformation et de la Fonction publique Guérini a confirmé que la valeur du point d’indice serait gelée en 2024 condamnant les fonctionnaires à une nouvelle chute de leur pouvoir d’achat, qui est évaluée à 28,5% depuis 2000.
C’est dans ce contexte d’attaques sans précédent contre l’École publique et les personnels que le gouvernement a décidé d’expédier à tous les élèves scolarisés du CP au CM2 un « kit » relatif aux prochains Jeux Olympiques contenant notamment :
• un livret d’un intérêt pédagogique très relatif puisqu’il comprend des écrits du président Macron, de la ministre des sports Oudéa-Castera et de l’ex-ministre de l’Éducation nationale Attal, ainsi que des mots croisés et des charades…
• une pièce commémorative de 2€…
Coût de cette lamentable opération de communication : 16 millions d’€ !
Non à la loi Rilhac 2 !
Abandon de la proposition de loi « créant le statut d’établissement public local d’enseignement primaire » !
C’est dans un contexte marqué par une offensive sans précédent contre l’École publique (650 suppressions de postes prévues à la rentrée dans les écoles, remise en cause du droit des élèves à besoins particuliers de bénéficier d’une scolarité adaptée avec l’Acte 2 de l’Ecole inclusive, mise en œuvre à marche forcée du « choc des savoirs »…) que la députée macroniste Cécile Rilhac a décidé de déposer une proposition de loi « créant le statut d’établissement public local d’enseignement primaire »
Une première loi Rilhac pour poser les jalons…
La députée Rilhac s’était déjà distinguée en étant à l’origine de la loi du 21 décembre 2021 instaurant notamment pour les directeurs « une délégation de compétences de l’autorité académique », leur attribuant une « autorité fonctionnelle » et conférant un rôle décisionnaire aux conseils d’école. Cette loi, dont le décret d’application met en place une évaluation spécifique pour les directeurs d’école, vise ni plus ni moins qu’à transformer ces derniers en managers chargés et contraints de mettre en œuvre les contre-réformes ministérielles.
Elle a d’ailleurs déjà abouti à une augmentation des pressions de toutes sortes sur les directeurs, à un alourdissement de leur charge de travail avec des missions appartenant auparavant aux IEN (Pacte, harcèlement…) et donc à une dégradation du fonctionnement des écoles.
… et une nouvelle proposition de loi pour transformer l’École de la République
en une multitude d’établissements autonomes
Avec cette nouvelle proposition de loi, la députée Rilhac entend aller plus loin dans son entreprise de liquidation de l’Ecole de la République, la même pour tous, en donnant aux communes ou aux établissements publics de coopération intercommunale le pouvoir d’ériger une ou plusieurs écoles « en établissement public scolaire primaire toute école maternelle, élémentaire ou primaire. »
Il s’agit de mettre en place une expérimentation de 5 ans, qui aurait vocation à se généraliser après une évaluation menée par le conseil d’évaluation de l’école, visant à « donner un statut juridique aux écoles maternelles, élémentaires et primaires pour en faire des établissements publics locaux d’enseignement primaire. »
Ces établissements publics qui regrouperaient une ou plusieurs écoles auraient « une autonomie suffisante pour définir et mener les choix éducatifs et pédagogiques, en disposant de moyens pour agir en fonction de la réalité des territoires et des projets éducatifs locaux » et pourraient « décider localement de l’organisation de la journée de l’enfant, en favorisant le dialogue avec les partenaires, notamment dans le cadre de projets éducatifs territoriaux (PEDT) ou de la politique de la ville. »
Avec sa proposition de loi, la députée Rilhac projette de liquider l’Ecole publique laïque et républicaine pour la transformer en une multitude d’établissements autonomes, pouvant regrouper plusieurs écoles, soumis à toutes les pressions locales via notamment les PEDT chers à l’ex-ministre Peillon.
Ces établissements seraient en effet administrés par un conseil d’école, déjà doté de pouvoirs décisionnaires par la loi Rilhac du 21 décembre 2021, présidé par le directeur d’école et comprenant deux représentants de la (ou des) commune(s), quatre représentants élus des personnels, quatre représentants élus des parents d’élèves et deux représentants des élèves ! Les pressions et les volontés politiques locales influenceraient les prises de décision au sein de ce conseil d’école, au détriment de l’indépendance et de la neutralité des enseignants fonctionnaires d’Etat.
Chaque établissement serait ainsi doté d’une « autonomie financière » et pourrait « obtenir des subventions en son nom propre et, au travers de son organe de décision, adopter des projets pédagogiques ou des aménagements matériels. » D’ailleurs, une convention signée entre l’Etat (représenté par le directeur) et la ou les municipalité(s) concernée(s) devrait notamment désigner un agent comptable.
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Stage syndical inclusion scolaire
Il reste quelques places pour le stage syndical du 9 avril. Vous pouvez encore vous inscrire (avant le 8 mars), nous vous enverrons une convocation.