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PPCR, Loi de Transformation de la Fonction publique et Grenelle - Destruction de notre statut !

Alors que le dernier volet du protocole PPCR a été appliqué au 1er janvier 2020, chaque professeur des écoles appréciera ce qu’il a gagné pendant ces 5 années de « pseudo revalorisation ».

Ainsi, au 1er janvier 2020, la grille indiciaire a été modifiée mais les quelques points d’indice donnés contre de profondes modifications de notre statut sont loin de compenser le gel du point d’indice depuis 2010, l’augmentation de la CSG de 1,7 % (dont la compensation reste inacceptable et qui lèse tous les fonctionnaires), l’augmentation de la retenue pour pension civile de 2010 à 2020, la réinstauration du jour de carence… alors que le pouvoir d’achat ne cesse de s’effondrer.

Précisons que PPCR a ouvert la voie à la nouvelle Loi de Transformation de la Fonction publique introduisant l’individualisation des droits des collègues, notamment en termes d’évaluation très subjective et de recours, ce qui a commencé à vider les CAPD promotions de leurs prérogatives, CAPD aujourd’hui totalement dessaisies du mouvement, des promotions, de la formation... FO a eu raison de ne pas signer PPCR qui entérinait le gel du point d’indice en 2017 et reste cohérent en combattant la Loi Dussopt de la Transformation de la Fonction publique.

PPCR : un énorme coup porté à notre statut

Le décret du 7 mai 2017 met en cause nombre de nos garanties statutaires.
►  Il instaure le règne du « mérite individuel » et de l’arbitraire.
►  Il instaure un 3ème grade, la classe exceptionnelle réservée à une infime minorité.
►  Il modifie les grilles d’avancement de la classe normale et de la hors classe, ainsi que les modalités des promotions d’échelon et de grade.
►  Il définit les règles de reclassement dans les nouvelles grilles indiciaires.
►  Il supprime la note d’inspection et définit un nouveau mode d’évaluation professionnelle qui comporte maintenant deux modalités : l’accompagnement et les rendez-vous de carrière ; les deux étant indissociables l’une de l’autre.
►  Les professeurs des écoles ne seront plus inspectés que trois fois, lors de leurs rendez-vous de carrière inscrits dans le nouveau décret, mais l’IEN pourra déclencher un « accompagnement » à tout moment et pour une durée indéterminée, donnant lieu à de nombreuses visites en classe (qui pourront être effectuées par l’IEN, le CPC, voire des maîtres formateurs…).

Ainsi, dans le nouveau dispositif de formation, le ministre impose l’accompagnement de tous les enseignants dans le cadre de « constellations » de 6 à 8 collègues qui devront observer les séances dans les classes de chacun des membres puis discuter des éléments observés… tout cela suivi par un conseiller pédagogique et pouvant découler sur des jours de formation sur le temps de vacances. Des évaluations d’écoles sont désormais également imposées sur la base de l’accompagnement obligatoire PPCR.

Des pertes financières pour tous les enseignants

Le gouvernement précédent avait tenté de faire accepter le protocole PPCR en programmant une maigre revalorisation indiciaire au 1er janvier 2017, et en annonçant deux autres augmentations en 2018 et 2019 (avec report en 2020 pour la dernière partie sur décision du gouvernement Macron-Philippe). Ces revalorisations étaient d’ailleurs toutes relatives puisqu’elles correspondaient en grande partie à un transfert de l’ISAE dans le traitement… À la fin de l’application du protocole PPCR, il s’agit bien d’une baisse des rémunérations sans précédent pour les enseignants et les fonctionnaires et de profondes dégradations des droits des personnels !

Le Grenelle du ministre : prolongement du PPCR !

Le ministre Blanquer a convoqué un « Grenelle des professeurs » pour discuter d’une revalorisation des rémunérations. Cette proposition est apparue en pleine mobilisation contre la réforme de retraites de 2019, qui a certes été pour le moment suspendue mais qui reste inscrite au calendrier ministériel. Le ministre avait en effet précisé que cette « revalorisation » serait liée à une transformation profonde du système éducatif et des carrières. Le ministre décide d’accélérer le démantèlement du statut en s’appuyant notamment sur les décrets PPCR. Qui pourrait encore accepter une pseudo-revalorisation contre un éclatement de notre statut ? Le SNUDI­FO avec la FNEC FP­FO revendique 183 euros d’augmentation indiciaire pour tous dès maintenant sans contrepartie et l’ouverture immédiate de négociations en vue d’un rattrapage de la perte de pouvoir d’achat subie depuis 2000 Le SNUDI­FO, à travers ce document, propose à tous les personnels découvrir les conséquences de PPCR. Le SNUDI­FO revendique l’abrogation du décret du 5 mai 2017 et l’abandon de PPCR ainsi que l’abrogation de la loi de Transformation de la Fonction publique du 6 août 2019.

Lire la suite en téléchargeant le journal spécial PPCR du SNUDI-FO

Consolidation des plans français et mathématiques

Le ministre a envoyé pendant les congés une circulaire intitulée « Consolidation des plans français et mathématiques » aux recteurs et IA-DASEN. Elle concerne les formations dites « en constellation » mise en place dans le premier degré et les « laboratoires de mathématiques » du second degré. Rappelons que ces dispositifs sont largement rejetés par les personnels là où ils ont été imposés.

Le ministre met la pression sur les directions académiques pour amplifier ce dispositif et indique : « des indicateurs de suivi des plans français et mathématiques seront demandés aux académies au cours du premier trimestre 2021-2022 et leur analyse fera l’objet d’un échange au moment du dialogue stratégique de gestion et de performance des académies avec le ministère. »

Dans le premier degré, il précise même qu’il s’agit « d’un objectif de formation essentiel et d’une priorité en matière de remplacement » ! Alors que les postes manquent partout et que, dès cette rentrée, des classes sont déjà sans enseignant : les personnels apprécieront !

Pourquoi un tel acharnement à imposer ce plan, en particulier compte tenu des conditions actuelles de rentrée ?

Pour comprendre, il faut partir de l’origine (le protocole PPCR sur l’évaluation des enseignants et son volet « accompagnement ») pour aller vers l’objectif du ministre (le « Grenelle » qui vise à totalement individualiser les carrières en instaurant une logique RH comme dans le privé).

Un accompagnement qui découle de PPCR, inscrit dans les lignes directrices de gestion promotions

Le plan maths-français ne vient pas de nulle part : le ministre réaffirme lui-même que cela découle de PPCR dans son projet de « Lignes Directrices de Gestion relatives aux promotions et à la valorisation des parcours professionnels ». Dans le chapitre « Un accompagnement des personnels tout au long de leur carrière », il est précisé que les DRH académiques contribuent « à l’accompagnement professionnel des personnels par la mise en place et la coordination de dispositifs d’aide, de soutien et de conseil ainsi que de formation en lien avec le service académique de la formation continue de tous les personnels. (…) Les personnels doivent, selon leurs fonctions : (…) faire évoluer leurs pratiques professionnelles (…) et partager leurs expériences entre pairs ».

La FNEC FP-FO, depuis la mise en place du PPCR qu’il n’a pas signé, a toujours alerté sur le dispositif d’accompagnement PPCR, individuel ou collectif, visant à remettre en cause l’indépendance professionnelle et la liberté pédagogique pour imposer les contre-réformes ministérielles.
[…]

Lire le communiqué de la FNEC-FP FO
Télécharger le courrier de la DGESCO

AESH : Quels sont mes droits ? Comment les défendre ?

Sophie Cluzel, la secrétaire d’Etat au handicap vient de déclarer que 125 000 AESH sont recrutés par l’Education nationale pour suivre 400 000 élèves en situation de handicap. Elle explique, dans le même temps, que les difficultés sont marginales. Il est pourtant difficile de passer à côté de la colère et de la mobilisation des AESH qui n’a cessé de s’amplifier.

A la veille des congés scolaires, les AESH étaient encore mobilisés. A l’ordre du jour de la rentrée, la poursuite de la mobilisation et son renforcement.

Le 30 juin, une convention nationale s’est tenue, réunissant des AESH de toute la France. L’appel qui en est sorti déclare : « nous estimons nécessaire d’amplifier la mobilisation en préparant activement, avec les organisations syndicales, une montée au ministère des AESH de tout le pays et de tous ceux, parents, enseignants, qui se sentent concernés par nos revendications, notamment l’abandon des PIAL. Aussi, nous appelons les AESH à se constituer en comités départementaux, avec les organisations syndicales, à désigner leurs délégués en vue de l’organisation d’une nouvelle convention nationale le mercredi 15 septembre et à préparer dans les meilleurs délais la montée au ministère. »

La FNEC FP-FO soutient cette initiative.

Un nouveau cadre de rémunération des AESH sera instauré au 1er septembre 2021. Les nouveaux textes prévoient un avancement des AESH tous les 3 ans, avec une augmentation indiciaire pour chaque niveau, le reclassement des AESH en fonction de leur ancienneté. C’est à mettre au compte de la mobilisation des AESH, avec leurs organisations syndicales, qui n’a cessé de s’amplifier.

Pour autant, le compte n’y est pas. Le ministre décide de maintenir les AESH sous le seuil de pauvreté, fixé par l’INSEE à 1080 € par mois.

Les fédérations FO, FSU, CGT, SUD et le SNCL-FAEN appellent à une journée de mobilisation nationale le 19 octobre. Pour arracher les revendications, ne faut-il pas aller là où ça se décide, c’est à dire chez le ministre ?

La FNEC FP-FO soutient la décision du comité national des AESH d’organiser une convention nationale le 15 septembre. Elle appelle les personnels AESH à se réunir pour y mandater leurs délégués.

* Télécharger le dossier spécial AESH rentrée 2021 de la FNEC-FP FO